RAVAGE CÉRÉBRAL : PLAYLIST/APRIL 2024

Tracklist :

Tomb Portal - Catacombs in the Subconscious.

Disrotter - Grotesque and Displayed.

Uttertomb - Graceless Thaumaturgy.

Engulfed - Infernal Desolation.

Primeval Butcher - Repugnant Survival.

Nuclear Tomb - Parasitic (Live a Lie).

Eternal - Spectral Immolation.

Tombstoner - Fuckin' Nasty.

Maniacal Force - Haulin' Dead.

Blodig - Blood Harvest.

Morsrot - In Vain.

Mutilation Barbecue - Xenomorphic Organ Rearangement.

Fluids - Grifted.

Vaticinal Rites - Corporeal Affliction.

Mind Conflict - Age of Retribution.

Moribund Scum - Into the Void.

Primal Scourge - Tomb of Torment.

Chaos Relic - Fear Breeds Lies.

Crucial Rip - Force Fed Concrete.

Demored - Portal of Desolation.

[LISTEN]

DISMAYED - BLOODLETTING

Trois ans après leur premier EP éponyme, voilà que les canadiens de Dismayed refont parler d'eux avec Bloodletting, leur nouvelle offrande, un mini-album composé de six morceaux puissants et subversifs. Le groupe basé à Montréal nous a habitué à ratisser large dans ses influences. Si cet EP conserve globalement un esprit très death metal de la vieille école, on sent tout même que Dismayed est très inspiré par le heavy metal, le hardcore, le thrash et même le black, bref tout ce que le metal dit extrême nous propose. L'écoute de Bloodletting ne s'en avère que plus intéressante.

ASTRAL GATEWAY - SPECTRAL DIMENSIONS UNRAVELED

Arian Mauk n'est pas un inconnu sur la scène metal extrême. Ce jeune américain très actif, qui fait tourner son propre label, Blind Mage Records, officie en tant que vocaliste chez Chunked, groupe qui s'était fait remarquer l'an passé avec son EP Inhaling the Infestation, mais également chez Pissrot, dont l'album éponyme daté de 2023 n'était pas passé inaperçu. On le retrouve ici dans un nouveau solo project du nom d'Astral Gateway dont le label Iron Fortress Records vient de dévoiler le premier EP, Spectral Dimensions Unraveled. L'artiste montre ici les nombreuses influences dans lesquelles il puise son inspiration, notamment sur les thèmes cosmiques et horrifiques, tandis que musicalement, le death, le doom et le sludge se rencontrent dans un esprit old school agrémenté de quelques passages atmosphériques bien planants. Un curieux mini-album qui va fortement intéresser ceux d'entre vous à l'esprit très ouvert.

VOID COLUMN - DESCEND TOWARDS THE ABYSS

Void Column est un projet actif depuis trois ans et qui a commencé à se faire un nom grâce à deux démos et un EP parus entre 2021 et 2022. C'est sous cette dernière forme que vient de sortir le nouveau méfait de cette entité québécoise, Descend Towards the Abyss, qui contient quatre morceaux d'un death old school dont l'impression écrasante est renforcée par des influences venant du doom metal. On ressort tourmenté de ce disque ténébreux à vous couper la respiration. 

CADAVERIC MUTATION - SEXUAL DEVOURING AND TRANSMUTATION

Cadaveric Mutation ne chôme pas. Après une démo parue en février dernier, les brésiliens enchaînent ce mois-ci avec un EP, Sexual Devouring and Transmutation, contenant quatre morceaux et entièrement auto-produit. Écouter ce groupe est une expérience à la fois fascinante et déroutante tant l'expression de death metal cryptique n'est pas galvaudée ici. On pourrait même dire death metal caverneux, la voix du chanteur, digne des borborygmes d'un homme préhistorique, se prêtant bien à l'ambiance. Il en ressort finalement quelque chose de primal, rudimentaire et barbare, avec un esprit do it yourself qui ne peut laisser indifférent.

COFFIN CURSE - THE CONTINUOUS NOTHING

Cela fait longtemps que la scène death metal chilienne n'a plus rien à prouver à personne. Parmi le pullulement de groupes originaires de ce pays, Coffin Curse trace inlassablement sa route depuis sa fondation à Santiago en 2012. Max Reina et Carlos Fuentes, tous deux membres du groupe Inanna, continuent de mener la danse en dévoilant cette semaine chez Memento Mori leur deuxième album studio, The Continuous Nothing. Les huit morceaux qui composent l'opus sont très orientés vers un death méphitique et étouffant, marque de fabrique du combo depuis sa première démo sortie il y a douze ans, et que les amateurs du genre apprécieront sans nul doute.

PUTRIFIED - THE SPHERE OF MAN

Cela fait presque quinze ans que Putrified a été fondé à Stockholm et pourtant, Death Darkness Decay, qui va paraître le 10 mai prochain sur le très actif label polonais Godz ov War Productions, est le premier album de la formation emmenée par Andreas Olsson, artiste multi-facette et touche-à-tout, à l'aise dans tous les registres, notamment le black et le death. Les deux styles viennent ici se rencontrer pour un résultat malsain et putride sur le morceau The Sphere of Man, première offrande disponible en attendant plus. L'album doit normalement comporter six morceaux et bénéficiera d'un tirage en CD.

OBSCURIAL - HERETIC

C'est aujourd'hui que paraît le nouvel album du groupe Obscurial, Heretic. Trois labels se sont mis en ordre de marche pour distribuer ce second opus des malaisiens : Memento Mori pour la version CD, Violence in the Veins pour le vinyle et Necrolatry Records pour la cassette. Obscurial n'a jamais aussi bien porté son nom. En effet, il se dégage de ce disque une atmosphère lugubre et inquiétante tandis que le combo propose un death moderne, frontal dans son approche, brutal dans son exécution, alternant les passages rapides et ceux plus mélodiques mais, avec toujours cette ambiance oppressante qui ne vous lâche pas d'une semelle. Pour couronner le tout, la pochette, signée par l'artiste Arifullah Ali, est du plus bel effet.

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 7 : LOBOTOMY

Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus ou oubliés.

On le dit souvent, et à juste titre : le début des années 90 est sans nul doute l'une des périodes les plus créatives de la scène death metal, grâce notamment à l'émergence d'un contingent européen dont la montée en puissance va ensuite se confirmer, en particulier sur le territoire suédois. En 1989, Lobotomy déboule dans le paysage depuis sa base de Stockholm. C'est alors que les remous commencent. Avant même d'enregistrer sa première démo, le groupe peine à stabiliser son lineup en raison du départ de son chanteur et de son bassiste. Un équilibre est trouvé l'année suivante alors que Lars Jelleryd, le guitariste, reprend les fonctions de vocaliste, tandis qu'un nouveau bassiste, Patric Carsana, intègre le combo. Lobotomy se met au travail et va dévoiler en novembre 1990 une démo remarquable, When Death Draws Near, qui sera distribuée au format cassette à mille copies. Pourquoi remarquable ? Plusieurs raisons à cela. En plus d'une qualité de production sonore assez surprenante pour l'époque, le groupe délivre trois compositions très travaillées, bâties sur un rythme régulier, à l'instrumentation solide, et portées par un chant diabolique, puissant et pur, dans la plus grande tradition du death metal. Comprenez bien, il n'y a pas de subterfuge sur cette démo, pas d'artifice, pas d'esthétique, c'est juste du death d'une limpidité et d'une honnêteté qui force le respect, et cela se vérifiera sur les deux autres démos qui suivront en 1992 et 1993 avant que le groupe ne franchisse un cap important en 1995 avec la sortie de son premier album éponyme chez Chaos Records. Malgré les changements de lineup qui ont rythmé son existence, jusqu'à son implosion fatale en 2000, Lobotomy eut le mérite de trouver rapidement sa voix parmi la pléthore de groupes à cette époque. Si vous ignorez tout de ce combo, l'écoute de When Death Draws Near ne vous serait que trop conseillée pour débuter.

UNSEMBLANCE - INSENSATE LUCIDITY

Le death metal de la vieille école semble avoir de beaux jours devant lui, et c'est tant mieux, au vu de la tradition entretenue par de nombreux groupes venus du monde entier. Unsemblance, qui fait ses grands débuts sur la scène, en fait partie. Sur le premier morceau extrait de leur démo inaugurale, Insensate Lucidity, qui doit sortir le 10 mai prochain chez Rotted Life, ces autrichiens proposent un death pur jus, dissonant, dérangé et primal, dont la rythmique peut parfois évoquer le grand Morbid Angel du début des années 90. Un premier essai plus qu'encourageant qui appelle à une vigilance accrue sur ce combo capable de se faire rapidement un nom.